Site personnel de Jacques Perrin   |   Enseignant chercheur en Economie et en Yoga

Changer notre vision du monde pour penser autrement le développement économique

 

Le mode de développement mis en œuvre par les pays industrialisés depuis plus de deux siècles ne peut pas se généraliser à l’ensemble du monde principalement pour des raisons écologiques. Ce mode de développement est incompatible avec la continuation de la vie humaine sur la planète Terre.

D’autre part, ce mode de développement exacerbant la compétition et les inégalités entre les pays et, au sein de chaque pays, entre les différentes catégories sociales, rend impossible la mise en œuvre de réelles politiques de transition écologique et notamment de transition énergétique. Pour penser autrement le développement économique il nous faut changer notre rapport à la nature, notre vision du monde, nos rapports avec les autres hommes,  mais aussi notre conception de la valeur et de la richesse économique.
 

En tant qu’enseignant chercheur en économie et en yoga, je propose ici de re-questionner la science économique et l’impasse dans laquelle nous conduit notre mode de développement,  à la lumière d’une spiritualité puisant  son dynamisme dans la pratique du yoga ; c’est à dire à partir d’une spiritualité qui se découvre et se vit dans une nouvelle manière d’habiter son corps et par là,  une nouvelle manière de se relier aux autres êtres humains et à toutes formes de vie.

Les crises financières et économiques que nous subissons depuis 2008 masque une crise bien plus profonde, la crise de notre mode de développement. Ce mode de développement mis en œuvre par les pays industrialisés depuis plus de deux siècles ne peut pas se généraliser à l’ensemble du monde, principalement pour des raisons écologiques (réchauffement climatique, épuisement des ressources, pollutions de l’air, des eaux, de la terre, etc.). Ce mode de développement est incompatible avec la continuation de la vie humaine sur la planète Terre.

 

La principale cause de cette impasse est due à notre manière de considérer ce qu’est la richesse économique. Depuis le début de l’industrialisation, les différentes écoles de la pensée économique nous ont toutes enfermées dans une  conception bien spécifique de la richesse économique  comme étant la valeur monétaire de ce qui est produit et vendu. Pour être plus riche, il nous faut toujours produire plus et consommer plus. Notre conception de la richesse économique est la conséquence d’une certaine vision du monde (et de la place de l’homme dans le monde) qui est née en Europe au XVII et XVIII siècles, dans la période dit du « Siècle des Lumières ».

Pour penser autrement le développement économique il nous faut donc changer notre vision du monde, notre rapport à la nature et notre conception de la richesse économique. Un tel changement ne peut pas se faire seulement en « verdisant » notre mode de développement actuel, il ne peut pas non plus être le résultat d’une révolution politique et économique (sortir du capitalisme, par exemple). Nous sommes individuellement et collectivement appelés à un changement bien plus profond, à une mutation ou plutôt à une métamorphose qui passe par un questionnement des fondements mêmes de notre culture occidentale et par la redécouverte d’une vie spirituelle qui est potentiellement présente en chaque être humain.