Crise économique et croissance de la pratique du Yoga !

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Date de parution: 
Juin 2012

 

En Grèce, croissance des ventes de livre de yoga

 

En mai 1912 a eu lieu, en pleine crise économique grecque, la foire du livre de Thessalonique. La journaliste Florence Noiville a rendu compte, dans le Monde des Livres du 15 juin 2012, d’une enquête qu’elle a effectuée  sur la situation catastrophique du livre en Grèce : « Deux ans et demi après le début de la crise de la dette souveraine hellène, toute la chaîne éditoriale s’effondre : les lecteurs n’achètent plus de livres, les libraires ferment, les éditeurs vivotent et les écrivains dépriment » et de constater par contre que « les manuels de yoga sont les rares ouvrages qui résistent à la tempête – en dehors de ceux qui portent sur la crise ».

 

Rappelant qu’en Grèce, 50.000 entreprises ont fermé en un an et demi dans tous les secteurs économiques et 3.000 suicides ont été enregistrés,  Stavros Petsopoulos de la maison d’édition Agra précise dans son interview que : « C’est une gifle que nous avons reçue. (…)  Les Grecs portent une lourde responsabilité. Mais Bruxelles a contribué à sécréter de la folie dans les cerveaux grecs. Ces technocrates voulaient nous faire arracher des oliviers pour planter des kiwis ! ».

 

Interviewant Eva Karaiditi,  patronne d’Hestia - une des grandes maisons éditions grecques - la journaliste du Monde note avec étonnement que celle-ci reste zen :  « Les libraires ne payent plus,  j’ai cessé de donner nos livres à la grande chaîne des libraires Elefteroudakis. Je me dis que si les libraires ne payent plus les éditeurs, autant offrir directement nos ouvrages aux lecteurs ! c’est ce que je fais d’ailleurs,… je passe mon temps à offrir des livres » dit  Eva Karaiditi en riant. « Cette crise aura au moins ça de bon, nous retrouvons le sens de la gratuité !». Comment faites-vous interroge alors la journaliste, pour garder ainsi le sens de l’humour.  Et Eva de répondre : « Le yoga. Comme beaucoup de mes compatriotes, je me suis mis au yoga ».

 

Pour confirmer les propos de la directrice d’Hestia, la journaliste du Monde rappelle que lors de la foire du livre de Thessalonique  « les manuels de yoga s’envolaient comme des petits pains ».

 

Ce nouvel intérêt des Grecs, en temps de crise économique,  pour le yoga est expliqué par Thalia Prassa, qui a fondé la  maison d’édition Garuda, spécialisée dans le yoga et la spiritualité : « Au-delà du yoga, ce que cherchent les Grecs, c’est un autre point de vue sur le monde ».

 

Mais cette diffusion  de la pratique du yoga, cette recherche de sens fait peur à  l’Eglise orthodoxe qui craint de perdre de son influence et  les popes ont  diffusé un poster de mise en garde  : « Le yoga ne résout rien. Il n’est qu’un substitut qui aveugle les gens. Un aveugle ne peut reconnaître ses péchés ».

 

Aux Etats-Unis, “ in times of economic crisis, yoga  business is booming” »

 

Durant les années 2010- 2012, plusieurs agences de presse américaines ont noté que la fréquentation des salles de yoga  était en forte croissance malgré la crise économique.

 

Un journaliste, Dorene Internicole, de l’agence Reuter a enquêté en janvier 2009 sur la fréquentation des salles de yoga dans plusieurs Etats. L’enquête révèle que la fréquentation des salles de gymnastique est stationnaire, par contre que le nombre de classes de yoga est en expansion. Un responsable d’une chaîne de salles de gymnastique couvrant cinq Etats et ayant 100.000 membres reconnaît que « A yoga practice becomes refuge from the negativity of an economic recession ». Pour ce responsable le yoga serait la bonne réponse pour ce temps où l’on doit se serrer la ceinture, où les banques ne prêtent plus, où le consommateur ne consomment plus, où les chiffres des experts sont terrifiants. Pour la responsable d’une chaîne de fitness (Equinox Fitness), le « yoga is also booming » et chaque année elle doit rajouter des classes de yoga et de méditation. Pour la responsable de la chaîne de studio de yoga, YogaWorkse qui opère dans la côte Est et Ouest fait le même constat ; pour elle le yoga n’est pas un remède à la crise mais un moyen d’être plus résilient à la crise.

 

Dans une enquête réalisée à Buffalo, l’agence WGRZ écrit dans une note du 22 octobre 2011, que dans cette ville, comme dans toute la nation, le « yoga business is booming » tandis que d’autres activités ont du mal à résister à la crise. Dans cette ville les 30 salles de yoga (yoga studios) sont pleines et de nouvelles salles vont ouvrir.