Le yoga et la mise en oeuvre d’une nouvelle médecine du corps et de l’esprit

A partir de l’ouvrage, La solution intérieure, du docteur Thierry Janssen
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Numéro de la publication: 
N° 124-126
Date de parution: 
Avril 2007

 

L’ouvrage La solution intérieure du docteur Thierry Janssen confirme et complète les travaux de David Servan-Schreiber sur la manière dont nous développons nos différentes maladies à partir de situations de stress subies et mal gérées ; tous deux confirment l’importance du cerveau émotionnel dans le déclenchement des maladies[1] . Chacun de ces thérapeutes apporte des points de vue complémentaires à partir de leurs spécialités spécifiques et de leurs expériences différentes. Rappelons que David Servan Schreiber auteur de l’ouvrage Guérir le stress, l’anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse s’est appuyé sur ses pratiques de médecin soignant en psychiatrie et de chercheur en neuro-sciences cognitives.

 

Thierry Janssen a d’abord été un chirurgien urologue ; il a abandonné son poste de chirurgien à l’université de Bruxelles, pour comprendre la nature des liens entre le corps et l’esprit. Dans ce but, il fut amené  à étudier les médecines indiennes et chinoises, à rencontrer des chiropracteurs et des ostéopathes, à expérimenter le massage et le shiatsu, à pratiquer la méditation, le yoga et le chi kong, à se former à diverses thérapies psychocorporelles ainsi qu’à l’hypnose, et même (démarche assez déconcertante pour un chirurgien) à s’initier à certaines  pratiques chamaniques auprès de guérisseurs traditionnels. Ces expériences se révélèrent passionnantes et elles apportèrent des éclaircissements à sa compréhension des processus de maladie et de guérison [2]. Plusieurs séjours aux Etats-Unis lui permettent de découvrir que plus de quatre vingt universités parmi les plus prestigieuses avaient intégré certaines approches des thérapies alternatives dans leurs programmes. Thierry Janssen milite alors pour la mise en pratique d’ « une nouvelle médecine » qui intègre la médecine conventionnelle et les thérapies alternatives et complémentaires. Il se définit lui-même, maintenant, comme « médecin-psychothérapeute spécialisé dans l’accompagnement des maladies du corps ». Pour lui, « le discours qui opposait la médecine conventionnelle aux thérapies alternatives n’est plus d’actualité, il s’agit plutôt d’évaluer l’efficacité et la place de chaque approche au sein d’une "médecine intégrée"»[3] comme le préconise actuellement l’OMS (Office Mondial de la Santé).

 

L'ouvrage de Thierry Janssen est structuré autour de trois parties

  • Première partie : une médecine de l'esprit pour soigner le corps
  • Deuxième partie : une médecine du corps pour soigner l'esprit
  • Troisième partie : une médecine de l'énergie pour soigner le corps et l'esprit.

 

 

Des découvertes scientifiques qui mettent en avant "l’unité corps-esprit"

 

Dans son programme de recherche sur la "médecine des émotions", David Servan-Schreiber a privilégié "le système cœur" (ensemble des interrelations entre le réseau semi-autonome des neurones du cœur et le cerveau proprement dit). Dans son approche,  l'observation de la variabilité du rythme cardiaque et notamment la cohérence cardiaque tient une place importante. Thierry Janssen, quant à lui, s'appuyant sur des recherches montrant que le système nerveux autonome, le système immunitaire et le cerveau ne fonctionnent pas séparément les uns des autres, propose de comprendre le corps et l'esprit comme une unité (non plus seulement en termes de relations corps et esprit), et privilégie la prise en compte du "système psycho-neuro-immunologique". Par exemple, contrairement à ce que l’on croyait, les communications d’informations dans le système nerveux et le système immunitaire ne fonctionnent pas séparément les unes des autres. Les chercheurs ont découvert que les neurotransmetteurs (par exemple, l’adrénaline, la dopamine, la sérotonine) qui assurent la transmission des informations dans le système nerveux sont aussi reconnus par le système immunitaire. « Des récepteurs pour les neurotransmetteurs produits par le cerveau ont été mis en évidence à la surface des cellules immunitaires comme les globules blancs. Et ces globules blancs secrètent des neurotransmetteurs qui, en retour influencent le cerveau »[4]. Il en est de même des cytokines produites par les cellules immunitaires et qui exercent une influence directe sur le cerveau. « Elles y déclenchent, par exemple, la fièvre, les changements d’humeur, les perturbations du sommeil, chaque fois que nous sommes grippés ». Il a été aussi découvert que les neuropeptides, qui servent à la transmission des messages entre les neurones au sein du cerveau, agissent également dans les transmissions entre la majorité des cellules du corps, que celles-ci soient immunitaires, digestives ou vasculaires »[5].

 

Ces découvertes remettent en cause l'idée que l'esprit serait uniquement produit par le cerveau. « Certes le cerveau est le siège de processus cognitifs participant à l’élaboration de la pensée et il exerce une action permanente sur le corps. Cependant en retour, les informations en provenance du corps influent constamment le fonctionnement cérébral et l’élaboration des pensées »[6].

 

La "psycho-neuro-immulogie"

 

Pour rendre compte du fonctionnement de l’« unité corps-esprit » Thierry Janssen identifie certains éléments clefs :

  • Le cerveau : composé de deux hémisphères qui jouent des rôles différents dans la gestion des émotions (« à chaque hémisphère ses émotions ») ; Les pensées et les émotions positives activent le cerveau gauche, tandis que les pensées et les émotions négatives activent le cerveau droit.[7]
  • Le système nerveux autonome : transmet l’information entre le cerveau et le restant du corps à l’aide des nerfs stimulants (système sympathique) activés préférentiellement par l’hémisphère cérébral droit ou à l’aide des nerfs apaisants (système parasympathique) activés préférentiellement par l’hémisphère cérébral gauche. En stimulant le cerveau gauche, les pensées et émotions positives activent le parasympathique : les muscles se détendent, le rythme cardiaque ralentit, la respiration se calme, les vaisseaux se dilatent, le corps récupère de ses efforts.
  • Le système immunitaire : relié au cerveau par le système nerveux autonome et par un système de régulation appelé axe "hypothalamo-hypophysaire-surrénalien". L’immunité cellulaire (à distinguer de l’immunité humorale) est placée sous le contrôle du cerveau gauche[8]. « Entretenir des émotions positives renforce donc l’immunité cellulaire ».
  • L’axe "hypothalamo-hypophysaire-surrénalien": entraîne une cascade de production d’hormones dans le cerveau (de l’hypothalamus vers l’hypophyse) puis du cerveau jusqu’aux glandes surrénales, qui sécrètent une hormone (cortisol) impliquée dans la régulation immunitaire.
  • Le système endocrinien : constitué de glandes produisant des molécules messagères (hormones) qui contrôlent le fonctionnement de l’organisme, ainsi que les émotions, la mémoire, l’apprentissage, le comportement »[9].

 

 

Le stress : la maladie à l’origine des maladies

 

Comme l’auteur de la médecine des émotions, Thierry Janssen souligne que la plupart de nos maladies ont pour origine, parmi toute une série d’autres facteurs associés, des situations de stress : « Selon un rapport de l’American Stress Institute, de 75 à 90% des consultations médicales sont motivées par des problèmes en relation avec le stress »[10].

 

Dans son ouvrage, Thierry Janssen cite l’étude réalisée en 1991 par un professeur de la Carnegie Mellon University de Pittsburgh. Après avoir introduit le virus du rhume dans les narines de plusieurs centaines de volontaires, cette étude montre que la sensibilité des sujets testés était directement liée au degré de leurs stress psychologique. Plus le niveau de stress était élevé, plus les symptômes du rhume étaient prononcés. « Et détail important : le stress aigu ne semblait avoir aucune influence particulière sur la sensibilité au virus ; en revanche, le stress chronique augmentait nettement le risque d’infection. La nuance mérite d’être  relevé car, en soi, le stress n’est pas négatif, il est même souvent nécessaire. Sans stress, pas de vie, pas de progrès»[11]. D’où la proposition de Hans Selve, inventeur du mot « stress », qui proposait de qualifier les évènements stressants rapidement résolus d’eustress, par opposition aux situations chroniques qu’il a appelées distress, puisqu’elles mettent notre résistance à l’épreuve et finissent par nous épuiser jusqu’à ce que nous tombions malades.

 

« Chaque fois que nous éprouvons une émotion négative ou un sentiment conflictuel, l’activation de l’hémisphère cérébral droit déclenche ce que Hans Selye, l’endocrinologue à l’origine de la compréhension du phénomène, a appelé la « réponse au stress »[12]. Celle-ci comporte deux réactions qui se produisent d’une manière concomitante. La première est nerveuse, la deuxième est hormonale.

  • « La réaction nerveuse stimule le système sympathique. Automatiquement, la glande surrénale sécrète de l’adrénaline : le rythme cardiaque s’accélère, la respiration s’amplifie, les vaisseaux sanguins de la périphérie se ferment, le sang est redistribué vers les muscles, la sécrétion salivaire se réduit, la température monte et toute l’énergie est mobilisé afin que les muscles puissent se contracter en vue de la fuite ou du combat »
  • « La réaction hormonale, quant à elle, initie une cascade entre l’hypothalamus, l’hypophyse et la partie périphérique de la glande surrénale (la corticosurrénale) qui déclenche la sécrétion de cortisol. Le cortisol entraîne une série de modifications métaboliques destinées à fournir assez d’énergie pour affronter les éléments stressants. De plus, parmi beaucoup d’autres effets, il exerce une action anti-inflammatoire très bénéfique, évitant un emballement du système immunitaire, et donc une production de substances toxiques (radicaux libres) ».

 

« Les mécanismes de réponse aux stress sont les mêmes quelle que soit la nature du stress en cause. Souci psychologique ou agression physique, peu importe, le corps réagit chaque fois par une sécrétion d’adrénaline et de cortisol ». Les taux élevés d’adrénaline augmentent la pression artérielle, les turbulences endommagent le revêtement interne des artères, le cholestérol sanguin (élevé en cas de stress) s’infiltre dans les parois abîmées, et une réaction inflammatoire entraîne la constitution de dépôts de calcium, des plaques d’athérome se forment. L’action anti-inflammatoire du cortisol dans la durée peut désorganiser le système immunitaire et la susceptibilité aux infections augmente. Parfois la cascade "hypothalamus-hypophysaire-surrénalienne" s’épuise et les taux de cortisol chutent brutalement. Les réactions inflammatoires autodestructrices peuvent atteindre le foie (hépatite auto-immune), les intestins (recotcolite ulcéro-hémorragique), les articulations (maladies rhumatismales), le système nerveux (sclérose en plaques)[13].

 

Mais le stress n’explique pas tout. Prenons le cas de l’ulcère de l’estomac qui a été longtemps considéré comme un exemple de maladie liée au stress. Dans les années 1980, la découverte d’une bactérie au niveau des lésions ulcéreuses conduisit à préconiser un traitement antibiotique qui se révéla efficace pour prévenir le développement des ulcères. Toutefois on s’est aperçu que seulement 20% des gens porteurs de la bactérie développaient la maladie. « Si nous voulons comprendre comment le stress et la dépression influencent la santé du corps, il faut envisager la maladie comme le résultat d’un déséquilibre où les aspects physiques et psychologiques sont étroitement liés, les uns provoquant ou influençant les autres et vice versa, dans une suite de réactions de cause à effet qui forment de véritables cercles vicieux. Il n’est donc pas facile d’identifier les facteurs qui les déclenchent »[14].

 

 

Les pensées positives : pour conserver une bonne santé et mieux lutter contre les maladies, l’effet placebo

 

Développer des pensées et des sentiments positifs en renforçant notre système immunitaire protège de bien des maladies ou influe favorablement sur le cours d’une maladie dans le cas où cette dernière s’est développée. Plus encore, les pensées et sentiments positifs permettent de mieux comprendre les capacités d’auto-guérison du corps et l’étrange effet placebo. « On le rencontre tous les jours dans la pratique médicale, lorsqu’un patient réagit à un traitement qui, en principe, ne devrait avoir aucun effet »[15]. On qualifie ce mystérieux phénomène de Placebo, qui signifie « je plairai » en latin.

 

La première étude sur l’effet placebo remonte à 1955. Cette étude sur la douleur réalisée à Harvard, a été menée avec deux groupes de patients, l’un ayant pris un médicament et l’autre un placebo (une pilule de sucre) : 30% des personnes de ce deuxième groupe ne souffrent plus de la douleur, et par imagerie cérébrale, on voit que le placebo agit bien sur la douleur, en entraînant une réaction physiologique qui emprunte les mêmes circuits neuronaux que ceux générés par les produits prescrits sur ordonnance[16].

 

En 2001, une équipe de l’université de Colombie-Britannique s’est intéressée à la maladie de Parkinson. « En suivant grâce à la tomographie par émission de positrons (TEP) les cerveaux des deux groupes de patients soumis l’un à un placebo de sérum physiologique, et l’autre à un apport de dopamine, qui fait défaut dans cette maladie, les chercheurs en sont resté stupéfaits. Les cerveaux des membres du groupe placebo se mettaient à sécréter le neurotransmetteur défaillant, conduisant à l’amélioration de leur état. Leur espoir était tel qu’ils avaient déclenché un processus physiologique de guérison. Les effets du placebo ne correspondaient pas à une diminution imaginaire de leurs symptômes mais bien à un changement objectif et mesurable de la biochimie de leur cerveau »[17].

 

De nombreuses autres études confirment l’influence de l’effet placebo, de l’optimisme sur la santé : « l’optimisme réduit le nombre de jours de maladie, améliore l’immunité, favorise la survie après un infarctus, permet à des femmes atteintes d’un cancer du sein de vivre mieux et plus longtemps. Indéniablement, une approche positive de la vie prépare un futur positif »[18].

 

« La plupart des médecins occidentaux vivent dans un paradigme où l’on est convaincu que seules les solutions extérieures, chimiques pour la  plupart, pourront guérir le patient. Et quand les molécules n’agissent pas, ils abandonnent ou en essaient d’autres, oubliant qu’ils ont négligé de mobiliser l’immense potentiel des solutions intérieures »[19]. A la place de parler de l’effet placebo, ne serait il pas plus juste et plus utile de parler des capacités d’auto-guérison qui sont en chacun d’entre nous et qui peuvent prendre des formes et de voies différentes selon les individus ?

 

 

Eduquer le cerveau à la positivité et à la recherche de sens

 

On sait aujourd’hui que le cortex préfrontal gauche est plus récent dans l’évolution du système nerveux que le cortex préfrontal droit. On sait aussi que le développement de l’embryon, du fœtus et du bébé retrace les différentes étapes de cette évolution. « Il n’est donc pas étonnant que l’enfant doive attendre la maturation plus tardive, du cortex gauche pour acquérir la capacité de relativiser ses émotions négatives. Plus tard, devenu adulte il développera sa réflexion, élaborera une philosophie, voire même des croyances religieuses pour garder l’espoir face à l’adversité »[20].

 

Entraîner notre cerveau à développer des sentiments positifs est donc une priorité pour maintenir notre corps et notre cerveau en bonne harmonie et pour accéder à la conscience apaisante de l’unité corps-esprit. L’homme est le seul du monde vivant à savoir qu’il n’est que temporairement sur la planète terre, elle-même perdue dans un univers toujours en expansion. Nous avons besoin de comprendre cette situation apparemment absurde pour continuer à vivre, nous avons besoin de donner un sens, nous avons besoin d’espoirs, de croyances. « Avoir l’espoir ne veut pas dire que nous pensons que les choses vont se produire bien mais que les choses auront un sens » a écrit Vaclav Havel[21]. « Ainsi de nombreuses études mettent en évidence un accroissement de la qualité des défenses immunitaires en fonction des croyances positives des individus » ; il en est de même de l’humour, de la propension à se réjouir et de la capacité à faire confiance[22].

 

Dans le chapitre quatre de son ouvrage, Thierry Janssen donne quelques voies pour éduquer notre cerveau à développer des sentiments positifs :

  • Rire : plusieurs études montrent les effets du rire sur le renforcement du système immunitaire des sujets en bonne santé et de patients atteints de pathologies/[23] ;
  • Ecrire à propos des moments difficiles de la vie, sur les situations de stress : l’effort d’écriture fait partie des démarches créatrices de sens ;
  • Suivre une psychothérapie et s’initier au chamanisme : ces pratiques font partie des « médecines du sens » ;
  • Méditer pour « sculpter le cerveau » : Des expériences avec des moines bouddhistes montrent la différence de l’activité cérébrale et notamment du cortex préfrontal gauche (en relation avec les émotions positives) de ceux qui ont l’habitude de méditer. Des tests de vaccination ont mis en évidence une nette amélioration de l’immunité chez les personnes qui pratique la méditation d’une manière régulière.[24] .
  • Visualiser d’une manière positive des parties de son corps : par exemple on peut  améliorer sa cohérence cardiaque par la visualisation de son cœur et en se remémorant des souvenirs agréables. Imaginer permet de visualiser un idéal, d’espérer un futur favorable, de déclencher les mécanismes réparateurs du corps. Des expériences ont montré qu’on peut renforcer certains muscles de notre corps par le simple pouvoir de la pensée. Des enregistrements de l’activité cérébrale montrent que les zones cérébrales responsables de l’innervation des muscles sont activées par la seule visualisation mentale des muscles concernés. Cette pratique de visualisation est utilisée par des sportifs de haut niveau.
  • Masser le corps : de nombreuses études ont montré que le massage apaise la douleur, l’anxiété, la dépression, et qu'il exerce une influence sur les défenses immunitaires notamment de patients séropositifs[25].

 

 

Une autre vision du corps

 

S’intéressant aux mémoires du corps, aux souvenirs douloureux qui se sont inscrits dans le corps, et aux thérapies du corps qui permettent de soigner l’esprit, et plus particulièrement aux thérapies psychocorporelles, à la technique d’Alexander, à l’ostéopathie, au MRP (mouvement respiratoire primaire), Thierry Janssen a été  amené à repenser sa propre vision du corps humain. Cette nouvelle conception du corps humain s’appuie sur le concept de "tenségrité". Ce mot a été inventé par un architecte, concepteur de dômes géodésiques, pour décrire la faculté d’une structure à se stabiliser mécaniquement par le jeu de tensions (étirement) et de compressions qui se répartissent entre les différents éléments qui la composent. La sculpture de Kenneth Snelson dans le jardin du Hirshhorn Museum de Washington est un bon exemple de tenségrité. « Surprenant entrecroisement de tiges métalliques reliées entre elles par des fils en suspension, l’œuvre paraît être d’une fragilité extrême. Pourtant si on lui imprime une poussée, elle reprend sa forme initiale. Et lorsque le vent souffle, elle plie mais ne se casse pas »[26]. « Un système en tenségrité est auto-équilibré. Un accroissement de la tension sur l’un des éléments est transmis à tous les autres y compris les plus éloignés. Face à la force de gravité qui s’exerce sur l’ensemble de la matière, la tenségrité offre la solution la plus économique en termes de légèreté et de robustesse »[27].

 

Ce principe s’applique à toutes les échelles du vivant : cellule, organe, ensemble du corps. « Pendant longtemps, les biologistes se sont représentés la cellule comme un sac contenant un gel visqueux, de composition similaire à celle du tissu conjonctif extracellulaire, et dans lequel baignaient les molécules en solution. Aujourd’hui cette vision apparaît comme un peu simpliste. La cellule est occupée par un réseau de micro-filaments et microtubules qui forment un véritable squelette intracellulaire. Ce "cytosquelette" est connecté au tissu conjonctif extracellulaire par l’intermédiaire de protéines transmembranaires et, détail tout à fait important, ils se prolonge jusqu’aux chromosomes du noyau cellulaire. Ainsi depuis la peau jusqu’à l’ADN, un réseau de fibres, tubules et filaments forme un continuum, une « matrice vivante » dont le rôle commence à être élucidé »[28]. On est loin de la conception du corps formé d’un squelette, entouré de muscles, de tendons, et enveloppé par la peau.

 

« Il existe une relation entre la structure et le fonctionnement cellulaire. Chaque modification mécanique du cytosquelette influence la chimie cellulaire, l’activation des gènes et la fabrication des protéines à partir de l’ADN. La matrice vivante extra et intracellulaire constitue un système de communication à la fois mécanique et biochimique apparu bien avant les systèmes nerveux, vasculaire, hormonal ou immunitaire, alors que les organismes étaient constitués d’un petit nombre de cellules»[29].

 

Cette nouvelle vision du corps humain permet de mieux comprendre les techniques corporelles mises au point par Frederick Matthias Alexander à la fin du 19ème  siècle, ou les pratiques liées à l’ostéopathie. Le nom de Alexander « n’aurait jamais fait partie du champ des médecines alternatives et complémentaires si des laryngites récurrentes n’avaient pas mis en péril sa carrière d’acteur de théâtre. Après avoir consulté de nombreux spécialistes sans trouver d’aide efficace, Alexander décida de chercher en lui la cause de son problème. En s’observant dans un miroir, il constata un léger raccourcissement de son corps chaque fois qu’il se mettait à parler. Comme si une peur inconsciente l’empêchait de se tenir bien droit. Il en déduisit que cette habitude corporelle causait un dysfonctionnement laryngé prédisposant aux enrouements dont il souffrait. Alexander décida alors de corriger sa posture en se redressant. Mais sa tension se renforça et son larynx se contracta davantage. La solution ne résidait donc pas dans l’exercice d’un contrôle corporel. En développant une conscience aiguë de son corps, Alexander finit par comprendre que sa volonté de se corriger interférait avec une posture équilibrée et des mouvements harmonieusement coordonnés. Il en conclut qu’il n’y a pas de posture correcte. L’important c’est la relation entre la posture et le mouvement. Le but est de retrouver une aisance corporelle. A partir du moment où il y parvint, plus jamais sa voix ne lui fit défaut »[30]. Alexander mit peu à peu au point une technique pour désapprendre les mauvaises habitudes. Dans son approche, il ne s'agit pas d'apprendre des positions ou des exercices particuliers. Conscience de soi, intention soutenue et sens de la responsabilité en sont les piliers indispensables. « Apprendre à sentir la pression, le poids, la position, le tonus du corps, debout, assis, couché, en marchant et dans n’importe quelle activité de la vie courante »[31] ces objectifs d’Alexander sont une illustration de la mise en œuvre du principe "tenségrité" dans notre corps humain. De nombreux exemples confirment que la technique d’Alexander contribue à améliorer la santé et la qualité de vie[32]. Une étude publiée en 2002, montre que des malades parkinsoniens pratiquant la technique d’Alexander obtenaient une amélioration durable de leurs capacités physiques et de leur moral.

 

L’ostéopathe travaille essentiellement sur les tissus mous et on peut expliquer son action par la "tenségrité" de la matrice vivante. L’observation et la palpation fine du corps sont au centre de sa méthode. Les manipulations sont toujours effectuées pour permettre au corps de mobiliser ses mécanismes d’autocorrection.[33] 

 

 

Une meilleure compréhension de la manière d’agir du Yoga

 

L'ouvrage de Thierry Janssen et les travaux de recherche qu'il a rassemblés pour fonder son approche de la médecine, sont un apport important pour mieux comprendre la manière d'agir des pratiques de yoga sur les différentes composantes de notre corps et de notre esprit, mais surtout sur notre "unité corps-esprit".

 

A partir de la notion de "tenségrité", on peut mieux comprendre comment une posture de yoga donnée agit sur le squelette, les muscles, les nerfs, les organes, l'ensemble des fascias, mais aussi sur les cellules et leurs fonctionnements biochimiques et génétiques. Un accroissement de la tension ou de la détente[34] sur l’un des éléments est transmis à tous les autres y compris les plus éloignés et les plus petits. La notion de "tensigrité", comme système auto-équilibré de tensions et compressions, nous permet aussi d'aller au-delà des apparences physiques de notre corps et de pouvoir mentalement imaginer, par exemple, que l'enveloppe de notre corps puisse être en expansion dans la phase d'inspiration de la respiration, ou puisse s'étaler de plus en plus sur le sol dans la posture de détente sur le dos. Plus encore la notion de tenségrité nous rappelle avec force que la finalité du hata yoga n'est pas la posture mais la manière de ressentir, d'habiter sensoriellement son corps dans une posture. En fonction des spécificités physiques et de l'histoire de chacun, la manière de ressentir son corps peut être différente suivant les individus ; il n'y a donc pas de posture "juste".

 

"L'unité corps-esprit" est mise en avant, par Thierry Janssen, à partir de différentes approches et notamment à partir de la notion d'"intelligence corporelle". Une posture anodine comme prendre un large appui sur ses deux jambes fait éprouver un sentiment de confiance. Redresser le torse, relâcher les épaules et bomber la poitrine fait ressentir les ressources intérieures. Le fait de se concentrer sur sa respiration favorise la prise de conscience de soi. « L’état psychologique influence l’état corporel et, en retour, les positions du corps transforment l’expérience subjective »[35]. « C’est de l’intégration psychocorporelle que naissent les sentiments de stabilité, de sécurité et de complétude »[36]. Tout apprentissage étant facilité par de nouveaux stimuli, en amplifiant certains mouvements on crée de nouvelles sensations pour le cerveau. « Celui-ci réorganise ses connexions sensitives et motrices et le corps se libère de ses limitations. Automatiquement l’image de soi est modifiée. Car comme Antonio Damasio[37] l’a montré, le sens de soi est le résultat de l’intégration au niveau cérébral des informations en provenance du corps. C’est donc l’identité de la personne qui est redéfinie au cours d’un travail corporel». C’est cette notion d’intelligence corporelle qui permet aussi de mieux comprendre comment les postures du yoga en nous amenant à la fois à mieux diffuser notre conscience dans le corps ("habiter" notre corps), et à rendre notre corps plus présent dans notre conscience, conduit à développer en nous un sentiment d’harmonie, d’apaisement dans "l’unité corps-esprit" retrouvée.

 

La visualisation des différentes parties du corps, des organes est une technique abordée par Thierry Janssen comme faisant parties de la médecine de l'esprit pour soigner le corps. Par exemple, il recommande aux patients ayant un traitement de chimiothérapie de visualiser les perfusions comme un liquide pénétrant les cellules cancéreuses pour les détruire, et aux patients subissant une radiothérapie de visualiser les rayons comme un soleil dont l'énergie fait exploser les cellules malades. Il observe chez les patients pratiquant de telles visualisations une diminution des effets secondaires. Dans son ouvrage, Thierry Janssen  rappelle des expériences qui montrent le rôle de la pensée sur la récupération fonctionnelle de certains muscles après un traumatisme, sans exercer un quelconque entraînement physique. Par exemple, il a été demandé à des sujets bien portants de visualiser la contraction d'un muscle pendant quinze minutes par jour sur une période de trois semaines. Les résultats ont été impressionnants : sans exercice physique la puissance des muscles concernés s'est accrue de 15 à 35%. « Un enregistrement de l'activité cérébrale effectué tout au long de l'exercice a montré que la concentration des sujets activait les zones cérébrales responsables de l'innervation des muscles visés par l'imagination »[38]. D'autres expériences montrent qu'on peut améliorer la cohérence cardiaque, par la respiration et la visualisation du cœur, et en remémorant des souvenirs agréables. Ces expériences permettent de confirmer et d’expliquer l’efficacité des techniques de visualisation des différentes parties du corps, des organes, ou des asanas, utilisées dans les pratiques de yoga. Plus généralement ces expériences, en révélant que les zones cérébrales responsables de l’innervation des organes ou parties corporelles visés sont activées par la seule visualisation, confortent les pratiques de yoga qui nous font ressentir et découvrir les liens entre conscience et énergie : "où va la conscience va l'énergie".

 

Dans son travail de médecin-psychothérapeute, Thierry Janssen consacre une part importante de son temps « à aider les malades à rester dans la rationalité du présent». Cette attitude permet d’éviter de paniquer, « de ne pas se laisser submerger par la peur, de ne pas tomber dans le piège de l’anticipation des faits qui ne se produiront peut-être jamais. Car l’anticipation crée un stress inutile et délétère pour le système immunitaire, et donc pour la santé»[39]. On retrouve ici tous les bienfaits de la pratiques du yoga, qui vise peu à peu à nous aider à reconstruire notre unité corps-esprit, à re-habiter notre corps "ici et maintenant".

 

 

Pranayama à la lumière de la science

 

            C’est sans doute par rapport aux pratiques de pranayama (et en particulier à la respiration alternée) que les travaux scientifiques rassemblés par Thierry Janssen apportent le plus d’éclairage. D’après le swara yoga (yoga du souffle), chacune de nos narines est en rapport avec un de nos canaux énergétiques Pingala et Ida. Ces deux canaux énergétiques constituent, avec le troisième Susumma, les trois nadis-clés de notre corps pranique qui compte plusieurs dizaines de milliers de nadis[40]. Respirer à travers la narine droite stimule Pingala, nadi solaire. Respirer à travers la narine gauche stimule Ida, nadi lunaire. Chacune de nos narines domine la respiration suivant une alternance influencée par les cycles naturels de l’organisme et le mouvement des planètes.

 

Des enregistrements électroencéphalographiques montrent que l’activation des hémisphères cérébraux est croisée par rapport à la narine utilisée : si l’air respiré passe par la narine gauche, on assiste à l’activation préférentielle du cerveau droit. En revanche, lorsque la narine droite prend le relais, c’est l’activité du cerveau gauche qui l’emporte. Pour Thierry Janssen, « les yogis ne racontent pas des fables : il est possible d’interférer avec le fonctionnement du cerveau simplement en modifiant la respiration. Et pour cause : les cavités nasales sont en relation étroite avec l’hypothalamus, lieu de régulation sympathique/ parasympathique et élément central du cerveau émotionnel. De plus, chaque hémisphère cérébral est impliqué de manière spécifique dans la gestion des émotions »[41]. Rappelons que les pensées et les émotions positives sont activées par le cerveau gauche, tandis que les pensées et les émotions négatives sont activées par le cerveau droit. On comprend alors qu’un changement de dominance nasale puisse modifier  la dominance cérébrale et de là, influencer l’équilibre du système nerveux autonome, l’état émotionnel et le fonctionnement du corps tout entier

 

A partir de ces relations entre les narines et les nadis, Thierry Janssen constate que certains yogis proposent de gérer un stress en s’allongeant sur le côté droit. Dans cette position, le mucus s’accumule dans les cavités nasales droites, la respiration se fait préférentiellement à travers la narine gauche, Ida est stimulé. Par contre en cas de constipation, se coucher sur le côté gauche avant et après le repas permet d’ouvrir la narine droite et de ce fait d’activer pingala qui relance la péristaltique intestinale.

 

Les enregistrements électroencéphalographiques montrent aussi des alternances cycliques de la respiration en phase avec la dominance des hémisphères cérébraux. Toutes les 90 minutes, alternent des phases d’hypervigilance et des phases d’hypovigilance de l’état de veille et entraînent les périodes de sommeil paradoxal au cours desquelles nous rêvons. Dans sa thèse, la psychologue américaine Dorlene Osowiec, à montré que les individus sereins et capables de se réaliser positivement avaient un cycle nasal plus régulier que celui des individus peu épanouis, anxieux et manifestant de nombreux symptômes liés au stress[42].

 

 

La "psycho-endocrino-immunologie" des chakras

 

Thierry Janssen nous rappelle que Wilhelm Reich s’était intéressé à la question d’une possible influence du vécu psychologique sur la morphologie. Ancien élève de Freud, Reich  postulait l’existence d’un inconscient corporel. A la différence de la psychanalyse qui cherche à savoir pourquoi l’enfant a réprimé ses émotions, l’analyse reichienne vise à comprendre comment ce contrôle s’est exercé. L’émotion étant exprimée dans le corps, c’est là que Reich a étudié les mécanismes de sa répression. « Au moindre stress, l’activation du système sympathique provoque la contraction de certains muscles. La perception de l’émotion s’en trouve amortie et, au niveau cérébral, la prise de conscience du sentiment  désagréable s’en trouve atténuée, voir supprimée. Ainsi la tension musculaire permet une véritable déconnexion de soi-même, une sorte d’anesthésie émotionnelle. »[43] . Pour Reich,  l’examen des contractions et des rigidités musculaires permet d’identifier de véritables "armures caractérielles" qui contiennent les émotions non exprimées. Il est conduit à identifier sept segments concentriques qui, de la tête aux pieds, sont le siège de contractures musculaires, provoquées par la répression des émotions : ce sont les segments oculaire, oral, cervicale, thoracique, abdominal, diaphragmatique et pelvien. Pour Thierry Janssen, il est troublant de constater que ces sept zones correspondent aux sept chakras de la tradition ayurvédique.

 

Thierry Janssen note que les sept chakras, situés au point de rencontres entre Ida et Pingala, correspondent à la localisation des sept zones neurologiques importantes, ou sept plexus où se mêlent les innervations parasympathiques et sympathiques. « Elaboré plusieurs millénaires avant notre ère, le système des chakras serait donc la traduction imagée d’une réalité neurologique perçue d’une manière totalement empirique et intuitive par les yogis indiens. Les corrélations sont d’autant plus troublantes que les chakras sont considérés comme des roues transformant et redistribuant l’énergie »[44]. Ayant noté que selon la tradition ayurvédique, l’énergie au niveau de chaque chakra agirait au niveau de différents organes et notamment des glandes endocrines[45] et que chaque chakra influencerait une étape du développement psychologique et spirituel de l’individu, Thierry Janssen constate que l’utilisation de la grille de lecture des chakras permet d’expliquer aux patients l’origine de leur stress et de leur maladie. Fort de ces expériences, « je reste troublé par le fait que la plupart des patients chez qui j’ai noté une corrélation entre leur maladie et une perturbation psycho-spirituelle associée à un chakra particulier n’avaient aucune connaissance védique ou ésotérique à ce propos. Dans touts ces cas, les théories de Reich se confirmait : un blocage physique dû à un stress psychologique engendrait la contracture ou la fermeture d’une zone corporelle spécifique. La corrélation entre cette zone corporelle et la théorie des chakras m’indiquait quelles perturbations énergétiques il fallait redouter. Il me suffisait de traduire le concept d’énergie en termes d’information. Et en vertu des lois de la psycho-endocrino-immunologie et des modes de communication au sein de la matrice vivante, je finissais par comprendre comment les organes de la région incriminée se déréglaient »[46].

 

Dans cette approche sur la "psycho-endocrino-immunologie" des chakras, Thierry Janssen ne parle pas de la pratique de certains asanas (la chandelle par exemple), de nombreux exercices de respiration (respiration ventrale avec contraction plus ou moins forte de la ceinture abdominale, respiration thoracique et claviculaire avec ventre rentrée), les  bandas, ou la respiration taoïste, la petite circulation céleste (pratiques empruntées au chi kong), qui ont notamment pour objectif de relancer la circulation de l'énergie dans les différents chakras.

 

 

Conclusion : « participer au développement durable »

 

Pour Thierry Janssen, le yoga « peut être considéré comme une véritable médecine, essentiellement préventive, parfois curative ». Dans son livre, l’auteur donne plusieurs exemples révélant que des pratiques régulières de yoga ont des effets antidépresseurs, de stimulation de l’immunité, de réduction de la douleur. Il cite plusieurs études montrant les résultats positifs du yoga pour les maladies coronariennes, pour l’amélioration de la fonction respiratoire des patients asthmatiques, pour l’accompagnement des patients cardiaques ayant subi une intervention chirurgicale[47].

 

Après avoir souligné que les médecines alternatives et complémentaires, dont l’ayurveda et le yoga, permettent de poser de nouvelles questions et donc d’apporter de nouvelles réponses, Thierry Janssen note que « sans nier le besoin de médicaments et de nouvelles technologies, un système médical « intégré » laisse espérer une diminution du recours aux remèdes extérieurs au profit de méthodes capables de mobiliser les défenses naturelles de l’organisme. A terme, cette évolution pourrait contribuer à freiner l’escalade du système de production et de consommation, et, par là même occasion, aider à sortir du cercle vicieux de la pollution »[48].  Et de poursuivre « Aider les patients à exploiter leurs ressources de prévention et de guérison serait certainement bénéfique pour leur santé et pour l’écologie planétaire. Cependant, cela impliquerait d’importantes modifications dans leur manière de vivre. L’organisation sociale en serait bouleversée. (…) Les rouages du système économique seraient profondément perturbés et les bases de notre civilisation certainement ébranlées. L’ensemble de la construction moderne menacerait de s’effondrer. On comprend qu’il y ait quelques résistances au changement »[49].

 

[1]  Voir Jacques Perrin, « Les bases physiologiques du stress et de la détente » dans Pratique du Yoga, n° 114 et 115 ou dans le menu article du présent site

[2] Thierry Janssen, La solution intérieure, vers une nouvelle médecine du corps et de l’esprit, Fayard, Paris 2006, p. 16

[3] op. cit  p.20

[4] op. cit p.54

[5] op. cit p. 55

[6] op. cit p. 55

[7] « Dans son laboratoire de neurosciences de l'université de Wisconsin, Richard Davidson a étudié le rôle des hémisphères cérébraux dans la gestion des émotions. Pour ce faire, il a présenté des images destinées à éveiller des émotions positives ou négatives à des sujets dont il enregistrait l'activité cérébrale au moyen d'électrodes placées sur le crâne. Lorsque les images provoquaient des émotions positives, l'hémisphère cérébral gauche s'activait. Au contraire lorsque les images entraînaient des émotions négatives et du stress, les enregistrements montraient une augmentation de l'activité de l'hémisphère droit.  En poursuivant leurs investigations, Davidson et son équipe ont constaté que les gens capables de minimiser les événements désagréables avaient une activité cérébrale prédominante à gauche, tandis que les personnes au tempérament triste ou dépressif présentaient une activité plus importante au niveau de l'hémisphère droit » op. cit. p.63

[8] Selon les travaux de l’équipe de Richard Davidson (voir note précédente)

[9] op. cit p. 56

[10] op. cit. p.73

[11] op. cit p.74

[12] op. cit. p. 69

[13] Le système immunitaire permet à notre organisme de se défendre contre toute agression. Si ce système de défense fonctionne mal, on parle de déficience immunitaire. A l’inverse, notre système immunitaire peut aussi dysfonctionner par excès en s’attaquant aux propres cellules de notre corps c’est ce qui se passe lors d’une maladie auto-immune (voir le très intéressant dossier sur les causes maladies auto-immunes publié par la revue Pratiques de Santé, hors série N°2, 14 avril 2007)

[14] op. cit p.80

[15] op. cit. p.35

[16] Hervé Treguier, Nouvelles clés, mars 07, n°53, p. 30

[17] Hervé Tréguier, Nouvelles clés, mars 07, n°53

[18] Thierry Janssen op cit p.49

[19] Hervé Tréguier, Nouvelles clés, mars 07, n°53

[20] Thierry Janssen, Nouvelles clés, mars 07, n°53, p.28

[21] cité par Thierry Janssen, Nouvelles clés, mars 07, n°53, p.28

[22] Thierry Janssen, Nouvelles clés, mars 07, n°53, p.28

[23] op cit. p. 99

[24] op. cit p.116

[25] op cit p.192-193

[26] op. cit p. 195

[27] op. cit p. 196

[28] op. cit p. 199

[29] op. cit p. 200

[30] op. cit. p. 202

[31] op. cit p. 202

[32] Les méthodes d'Alexander ont ouvert la voie à toute une série d'autres approches; c'est le cas notamment de l'anti-gymnastique mise au point par la kinésithérapeute française Thérèse Bertherat ou de la méthode mise au point par l'allemand Joseph Pilates qui s'inspire de la danse, du yoga et du zen;

[33] op. cit p.210

[34] La notion de tenségrité permet aussi de mieux comprendre l’action des pratiques de contraction / décontraction introduites dans le yoga par  Yogi Babacar Khane.

[35] op. cit p.205

[36] op. cit. p.206

[37] Damasio A. L'erreur de Descartes, La raison des émotions, Poches Odile Jacob, Paris 2001

[38] op. cit. p.120

[39] Tierry Janssen, Santé , affaire globale, Alliance, n°13,avril/ mai  2007

[40] Les nadis sont des circuits d’énergie dans le corps humain ; Ils n’ont aucune réalité anatomique, à l’image des méridiens de l’acupuncture chinoise.

[41] op. cit. p.262

[42] op. cit. p.262

[43] op. cit. p.142

[44] op. cit. p. 251

[45] Glandes surrénales pour le premier, testicules ou ovaires pour le deuxième, pancréas et rate pour le troisième, cœur et thymus pour le quatrième, glande thyroïde pour le cinquième, partie antérieure de l’hypophyse pour le sixième, glande pinéale pour le septième.

[46] op. cit. p. 256

[47] op. cit. p. 259

[48] op. cit. p.308

[49] op. cit. p. 309