Nietzsche en 60 minutes
« Nietzsche fut le premier à nous appeler à revendiquer notre corps et notre origine animale » p107 (chapitre à quoi sert aujourd’hui la découverte de Nietzsche)
Après deux mille ans d’hostilité au corps de la part de la philosophie platonicienne et des religions juives, catholique et protestante pour qui le corps n’était qu’un serviteur et une source de péché..
La part dionysiaque[1] de l’homme, ses éléments corporels, chaotiques, créatifs a été opprimée en faveur de sa part rationnelle, de la pensée logique et de la raison.
« Le corps est une grande raison, l’esprit est jouet de la grande raison » Nietzsche
Remet en question le cogito de Descartes, le moi pensant comme garant et souverain de notre existence
L’origine de la conscience morale
C’est à partir de notre substance animale que la conscience morale se serait développée au cours de l’évolution p38
La conscience morale serait apparue au moment où les hommes durent faire société et fonder des Etats. Cette phase de transition vers la société, à l’issue de laquelle les hommes sauvages durent tout à coup renoncer à leurs instincts est décrites par Nietzsche comme un tournant décisif : privés de leurs anciens guides, leurs « instincts régulateurs, inconsciemment infaillibles, ils furent contraints de développer un nouvel organe : notre moi pensant, notre raison. L’homo sapiens était né.
La conscience n’est rien d’essentiel ou de divin, elle tire au contraire ses sources de notre propre origine animale que nous ne projetons plus sur le monde extérieure sous la forme d’affects ou de pulsions, comme la préhistoire , mais contre nous- mêmes
Une vision de l’homme des XX et XXI siècles
Sa philosophie est un tournant majeur ; « Il a non seulement prédit le nihilisme européen avec ses errements nationalistes, socialistes, capitalistes, mais il a également reconnu que l’homme n’est pas un pur être de raison comme l’affirmaient Descartes, Kant, hume et les philosophes des Lumières. L’homme est et restera toujours un homo natura, un être de pulsion qui vit et doit vivre à partir de ses désirs et de ses besoins dionysiaques inconscients »
Une vision de l’homme confirmée par les recherches scientifiques et notamment la psychologie évolutionniste
Jean François Dortier « l’homme cet étrange animal »
Les autotrophes et les hétérotrophes
Depuis Darwin les biologistes ont cru que c’est la compétition qui gérait les relations entre espèces et au sein des espèces.
Ce que Nietzsche n’a pas connu les recherches récentes : depuis quelques années, de nombreux travaux de recherche en biologie, mais aussi en éthologie (science du comportement des animaux dans leurs milieux), en anthropologie, révèlent que la coopération est un principe important dans l’évolution et la construction du monde vivant.
« L’entraide, l’autre loi de la jungle » de Pablo Servigné et Gauthier Chapelle, deux ingénieurs agronomes ; « Jamais seul, ces microbes qui construisent les plantes, les animaux et les civilisations »
Deviens qui tu es !, les 3 stades vers le surhomme : chameau, lion, enfant
Le chameau représente le poids des milliers d’années de contrainte et d’oppression de l’homme par l’église, la société, la famille. Le chameau se transforme en un lion combatif qui déchire tous les liens moraux de l’éducation et de la société. La métamorphose du lion en un enfant qui joue illustre le chemin vers le surhomme, qui ne supporte pas le poids du passé, qui est innocent, curieux, vital, déborde d’énergie.
« Nous voulons devenir ce que nous sommes (…) ceux qui sont leurs propres créateurs »
Critique à partir du concept d’individuation de Gilbert Simondon :
L’individu participe de la nature, (Simondon) les humains font partie pleinement du monde vivant, ils ne sont pas au-dessus (John Dewey) comme Nietzsche.
L’individuation : Différence d’approche, une autre vision du monde et d’être au monde
« Les êtres s’adaptent et changent en fonction du milieu ; l’individu est un être en perpétuel devenir, aucun individu n’est isolable comme tel, il doit être compris comme emporté dans un processus permanent d’individuation qui se joue toujours à la limite entre lui-même et son milieu.. L’individuation de l’individu ne donne pas seulement naissance à un individu, mais aussi à son milieu associé » (Simondon)
[1]Vision de l’homme chez les grecs : tout humain porte en lui deux principes antagoniques qui sont représentés par deux dieux : Dionysos, le dieu grecque du vin, de l’ivresse, représente le principe chaotique et créateur. Apollon, dieu de la prévision, de l’harmonie, de la raison.